Sibylle

"Personnification de la Divination, la Sibylle est une prêtresse d'Apollon qui émet des prophéties et tend, de plus en plus, surtout chez les Romains, à se substituer aux oracles des dieux.

Les Anciens en connaissaient, entre autres, 4 d'un renom spécial :
- la Sibylle Marpésienne, qui vivait dans une grotte du mont Ida, en Troade
- celle d'Erythrée
- celle de Tibur
- et enfin la plus célèbre de toutes, celles de Cumes, qui apparait dans maintes légendes, notamment dans celle d'Enée, ce dernier la consulta avant de descendre aux Enfers".
"Mythes et Mythologie", de Félix Guirand et Joël Schmidt, Editions Larousse.


On retrouve les Sibylles à Rome, dans Le Plafond de la Chapelle Sixtine :
Le programme de la décoration réalisée à la demande de Sixte IV devait initialement comporter la série de papes persécutés et martyrs, et la frise sous-jacente des scènes de la vie de Moïse et de Jésus, le guide du peuple élu et le guide du peuple chrétien. Mais il fut remplacé par "les Scènes de la Genèse", "les Prophètes", "les Sibylles" et "les Ancêtres du Christ", développant le grand thème de la rédemption de l'humanité. Les contenus symboliques ("esprits intermédiaires entre les hommes et la divinité"), selon Charles de Tolnay, résument la notion platonicienne de "démons" ou de "génies" et la notion chrétienne d'"anges", représentés sans ailes par Michel-Ange dès l'époque de la "Vierge à l'escalier".


La Sibylle de Libye, 1511, détail, fresque, (Cité du Vatican, Chapelle Sixtine).
La Sibylle de Libye ouvre le livre des destins et se retourne, exécutant un gracieux mouvement de torsion, et plongeant son regard vers le bas. Coiffée très soigneusement, les épaules nues, sa robe délacée n'est retenue que par une ceinture. Elle est sans conteste la plus sensuelle des sibylles peintes par Michel-Ange dans la Sixtine.



La Sibylle de Delphes, 1511, fresque, (Cité du Vatican, chapelle Sixtine).
La première femme à prononcer des oracles à Delphes s'appelait "Sibylla".
Fille de Jupiter, elle existait longtemps avant le siège de Troie. Par le nom de "sibylle", on désigna dès lors toutes les femmes qui, sans être prêtresses, annonçaient l'avenir.


Distraite de sa lecture, peut-être par une vision, la "Sibylle de Delphes", très belle, porte son regard dans la direction opposée à la rotation de son corps. Elle a la bouche entre ouverte et ses yeux reflètent l'étonnement, peut-être en face à un nouvel événement.


La Sibylle de Cumes fit la prédiction suivante : "La Justice, la Vierge, revient demeure avec nous et le règne de Saturne est restauré. Le premier-né du nouvel âge est déjà sur le chemin qui mène des hauts cieux jusqu'ici-bas." Peinture de Michel Angelo datant de 1510.


La Sibylle Perse :
D'un âge légendaire, montrée en profil perdu, repliée sur elle-même, retournée vers la partie interne du trône, myope et voûtée jusqu'à paraître bossue, elle semble avoir du mal à déchiffrer le texte, de petite taille. Elle est dépeinte comme une figure totalement détachée de ce monde, totalement solitaire, personnification même du mystère. Elle rayonne cependant d’une présence beaucoup plus puissante et réservée, plus magique et abstraite que celle de la Sibylle de Cumes…


La Sibylle d’Erythrée(1509) était une des grandes prophétesses du monde grec : Erythrée était une cité d'Ionie. L'esquisse nous montre une draperie de très haute qualité. La Sibylle, aux bras virilement musclés, tourne la page d'un livre où apparaît la lettre « Q ». Elle tourne vers le livre ouvert son visage plein de sérénité, loin des tourments qu’elle est généralement censée augurer…


Le petit assistant allume une lampe votive dont la symbolique chrétienne semble assez évidente : elle évoque l'immortalité de l'âme au-delà des corps. L'autre petit être se frotte les yeux, comme ébloui par la puissance prémonitoire...


L'Empereur Auguste consultant laSibylle de Tibur dans le Latium a été représenté de nombreuses fois. Il apprend ainsi que le nouvel empereur du monde va bientot naître en Orient.
Empereur Auguste et la Sibylle de Tibur, de Witz Conrad (1395 - 1447),


La Sibylle, d'un geste ample, montre la Vierge à l'Enfant.
Empereur Auguste et Sibylle de Tibur, de Pierre de Cortone (1597 - 1669).

Sources :
- Wikipédia
- B&S Encyclopédie
Article complétant le sujet : Historia Nostra : "La Voix des dieux"


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